La coccinelle
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La coccinelle
Parution semaine 28, 2005
La coccinelle dans tous ses états
Une nouvelle publication des Editions Delachaux et Niestlé.
Pourquoi la bête à Bon Dieu porte-elle ce nom? Avec ses couleurs, ne risque-t-elle pas de se faire manger? Existait-t-elle au temps des dinosaures? Que grignote-t-elle en période de disette de pucerons? La dernière publication de Delachaux et Niestlé, nous entraîne dans «Les sentiers du naturaliste» de la coccinelle, avec un axe principal lié la lutte biologique et une question majeure sur l'efficacité des Barbelotes en la matière.
«Depuis que l'agriculture existe, tous les paysans ont accueilli avec joie les coccinelles dans leurs champs. Celles-ci font partie des rares insectes qui ont vécu quotidiennement au contact des hommes et qui ont développé avec eux des relations harmonieuses.» On est un peu surpris de trouver ce genre de généralité en conclusion de l'ouvrage car, en fin de lecture, force est d'admettre que les choses ne sont pas aussi simples que cela. Chaque sentier du livre nous ouvre sur un horizon plus subtil et plus mystérieux que présumé. Sur la piste des «Racines de la lutte biologique», on nous confirme que les coccinelles symbolisent plus que tout autre insecte l'utilisation par l'homme d'une espèce pour réguler l'abondance d'une autre. Dès le XVIIIe siècle, en Europe, des naturalistes tels que Réaumur, Linné et Darwin (Erasmus grand-père de Charles!) recommandent aux jardiniers de s'allier aux coccinelles pour combattre les pucerons. Ce projet mit presque deux siècles à se concrétiser. Cependant, malgré leur valeur de symbole, les coccinelles ne semblent pas s'être imposées comme la solution idéale contre les pucerons et les cochenilles. Après les heures de gloire d'une coccinelle australienne qui vint à bout des graves problèmes de cochenilles dans les cultures d'agrumes de Californie à la fin du XIXe et au début du XXe, succès qui entraîna une kyrielle d'introductions de coccinelles de par le monde (155 pour combattre les pucerons et 613 pour lutter contre les cochenilles), la fièvre retombe. Dès 1925, l'étoile des bêtes à Bon Dieu pâlit alors que les insecticides entament une fulgurante montée, à cause de leur facilité d'emploi et leur promesse d'éradication. Personne n'imaginait alors que les pesticides entraîneraient des phénomènes de résistance chez les insectes et qu'ils favoriseraient l'émergence de nouveaux ravageurs des cultures. Aujourd'hui, la «petite graine rouge» (traduction de coccinela) retrouve son aura, même si on l'aimerait taillée sur mesure, c'est-à-dire vraiment efficace. La coccinelle idéale devrait arriver au bon moment, quand les pucerons colonisent les plantes, se plaire dans les champs cultivés, être capable de détecter rapidement les proies, adapter son effort de reproduction à l'augmentation du nombre de pucerons par plante, faire preuve d'une bonne capacité de dispersion et ne point connaître d'ennemis. Trouve-t-on des auxiliaires avec un tel pedigree? «En fait, les coccinelles prédatrices de pucerons présentent presque toutes les qualités désirées sauf deux: elles ont quelques ennemis (dont un parasitoïde, le dinocampe) et, surtout, leur effort de reproduction n'est pas proportionnel au nombre de pucerons qu'elles rencontrent», explique Jean-Louis Hemptinne, un des auteurs du livre. La solution préconisée est d'élever des larves de coccinelles et de les lâcher dans les colonies de pucerons. Dans le «Sentier de la cohabitation», on donne les ficelles d'une introduction réussie avec, en préambule deux sous-chapitres qui ne manqueront pas d'intriguer le béotien: «Des conduites à risque» et «Pour une éthique de la lutte biologique». Le premier raconte l'histoire de la coccinelle chinoise qui, une fois introduite, s'est mise à proliférer au point de créer l'exaspération de milliers voire de millions de personnes en Belgique et dans le Middle West américain. Le second propose que les introductions soient limitées, qu'on ait mesuré l'impact de celles-ci et identifié leurs risques, contrôlé les élevages et informé l'utilisateur.
Sous des allures d'opuscule léger pour les jeunes, l'ouvrage révèle des données scientifiques approfondies et détaillées basées sur une riche et récente bibliographie citée en fin d'ouvrage, en compagnie de précieuses informations pour l'entomologiste amateur ou souhaitant le devenir. Graphes et illustrations immergent le lecteur avec bonheur.
AGIR
(«Les coccinelles», par J.-L Hemptinne, A. Magro et M. Majerus aux Editions Delachaux et Niestlé, collection «Les sentiers du naturaliste», 192 pages, 2005.)Allopacs
La coccinelle dans tous ses états
Une nouvelle publication des Editions Delachaux et Niestlé.
Pourquoi la bête à Bon Dieu porte-elle ce nom? Avec ses couleurs, ne risque-t-elle pas de se faire manger? Existait-t-elle au temps des dinosaures? Que grignote-t-elle en période de disette de pucerons? La dernière publication de Delachaux et Niestlé, nous entraîne dans «Les sentiers du naturaliste» de la coccinelle, avec un axe principal lié la lutte biologique et une question majeure sur l'efficacité des Barbelotes en la matière.
«Depuis que l'agriculture existe, tous les paysans ont accueilli avec joie les coccinelles dans leurs champs. Celles-ci font partie des rares insectes qui ont vécu quotidiennement au contact des hommes et qui ont développé avec eux des relations harmonieuses.» On est un peu surpris de trouver ce genre de généralité en conclusion de l'ouvrage car, en fin de lecture, force est d'admettre que les choses ne sont pas aussi simples que cela. Chaque sentier du livre nous ouvre sur un horizon plus subtil et plus mystérieux que présumé. Sur la piste des «Racines de la lutte biologique», on nous confirme que les coccinelles symbolisent plus que tout autre insecte l'utilisation par l'homme d'une espèce pour réguler l'abondance d'une autre. Dès le XVIIIe siècle, en Europe, des naturalistes tels que Réaumur, Linné et Darwin (Erasmus grand-père de Charles!) recommandent aux jardiniers de s'allier aux coccinelles pour combattre les pucerons. Ce projet mit presque deux siècles à se concrétiser. Cependant, malgré leur valeur de symbole, les coccinelles ne semblent pas s'être imposées comme la solution idéale contre les pucerons et les cochenilles. Après les heures de gloire d'une coccinelle australienne qui vint à bout des graves problèmes de cochenilles dans les cultures d'agrumes de Californie à la fin du XIXe et au début du XXe, succès qui entraîna une kyrielle d'introductions de coccinelles de par le monde (155 pour combattre les pucerons et 613 pour lutter contre les cochenilles), la fièvre retombe. Dès 1925, l'étoile des bêtes à Bon Dieu pâlit alors que les insecticides entament une fulgurante montée, à cause de leur facilité d'emploi et leur promesse d'éradication. Personne n'imaginait alors que les pesticides entraîneraient des phénomènes de résistance chez les insectes et qu'ils favoriseraient l'émergence de nouveaux ravageurs des cultures. Aujourd'hui, la «petite graine rouge» (traduction de coccinela) retrouve son aura, même si on l'aimerait taillée sur mesure, c'est-à-dire vraiment efficace. La coccinelle idéale devrait arriver au bon moment, quand les pucerons colonisent les plantes, se plaire dans les champs cultivés, être capable de détecter rapidement les proies, adapter son effort de reproduction à l'augmentation du nombre de pucerons par plante, faire preuve d'une bonne capacité de dispersion et ne point connaître d'ennemis. Trouve-t-on des auxiliaires avec un tel pedigree? «En fait, les coccinelles prédatrices de pucerons présentent presque toutes les qualités désirées sauf deux: elles ont quelques ennemis (dont un parasitoïde, le dinocampe) et, surtout, leur effort de reproduction n'est pas proportionnel au nombre de pucerons qu'elles rencontrent», explique Jean-Louis Hemptinne, un des auteurs du livre. La solution préconisée est d'élever des larves de coccinelles et de les lâcher dans les colonies de pucerons. Dans le «Sentier de la cohabitation», on donne les ficelles d'une introduction réussie avec, en préambule deux sous-chapitres qui ne manqueront pas d'intriguer le béotien: «Des conduites à risque» et «Pour une éthique de la lutte biologique». Le premier raconte l'histoire de la coccinelle chinoise qui, une fois introduite, s'est mise à proliférer au point de créer l'exaspération de milliers voire de millions de personnes en Belgique et dans le Middle West américain. Le second propose que les introductions soient limitées, qu'on ait mesuré l'impact de celles-ci et identifié leurs risques, contrôlé les élevages et informé l'utilisateur.
Sous des allures d'opuscule léger pour les jeunes, l'ouvrage révèle des données scientifiques approfondies et détaillées basées sur une riche et récente bibliographie citée en fin d'ouvrage, en compagnie de précieuses informations pour l'entomologiste amateur ou souhaitant le devenir. Graphes et illustrations immergent le lecteur avec bonheur.
AGIR
(«Les coccinelles», par J.-L Hemptinne, A. Magro et M. Majerus aux Editions Delachaux et Niestlé, collection «Les sentiers du naturaliste», 192 pages, 2005.)Allopacs
Re: La coccinelle
Allopacs, merci pour ces informations...
J'ajoute ici un lien avec des photos que Valentine avait prises pour moi l'an dernier alors que j'Avais un nid de coccinelles dans un pot de fuschias.
Intéressant de garder les coccinelles, mais encore faut-il savoir à quoi ressemblent les larves, et ne pas les détruire lorsqu'on les aperçoit :soleil:
Ici une larve:
http://photobucket.com/albums/v404/eloised/coccinelles/?action=view¤t=larvedecoccinelle.jpg
larve et oeufs:
http://photobucket.com/albums/v404/eloised/coccinelles/?action=view¤t=larveetoeufs.jpg
La larve se collent sur une feuille ou un mur, en attendant de prendre ses teintes adultes que l'on connait et de voler de ses propres ailes...pas si différent du papillon finalement
http://photobucket.com/albums/v404/eloised/coccinelles/?action=view¤t=larvequisetransforme.jpg
J'ajoute ici un lien avec des photos que Valentine avait prises pour moi l'an dernier alors que j'Avais un nid de coccinelles dans un pot de fuschias.
Intéressant de garder les coccinelles, mais encore faut-il savoir à quoi ressemblent les larves, et ne pas les détruire lorsqu'on les aperçoit :soleil:
Ici une larve:
http://photobucket.com/albums/v404/eloised/coccinelles/?action=view¤t=larvedecoccinelle.jpg
larve et oeufs:
http://photobucket.com/albums/v404/eloised/coccinelles/?action=view¤t=larveetoeufs.jpg
La larve se collent sur une feuille ou un mur, en attendant de prendre ses teintes adultes que l'on connait et de voler de ses propres ailes...pas si différent du papillon finalement
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